La Varende jugé par ses pairs

 

commentaire de

GUSTAVE THIBON


J'ai un peu honte de vous avouer que je n'ai lu de La Varende que Nez-de-Cuir et Le Centaure de Dieu. Mon impression a été profonde. J'ai trouvé là un lyrisme et une intensité d'expression qui m'ont séduit. Si le génie consiste à créer un climat qui n'appartient qu'à un homme, il est incontestable que La Varende a du génie. Ses personnages, si pleins de magnétisme charnel et, en même temps, si enracinés dans l'éternel, possèdent la pureté du type idéal voué au frisson irréductible de la vie concrète et nous atteignent, pour ainsi dire, au confluent du corps et de l'âme. Ils sont " tout d'une pièce " et pourtant ils sont réels. C'est là un tour de force que, seul, le génie peut réaliser.

Saint-Marcel-d'Ardèche, 11 février 1950.