La Varende jugé par ses pairs

 

PHILEAS LEBESGUE
laboureur-poète ; président de la Société des Ecrivains de province

Accaparé par de durs soucis depuis 1940, et d'ailleurs curieux de poésie plus que de toute autre littérature, ce n'est pas en critique que j'ai lu La Varende, mais par diversion pure. La Varende est attachant, il possède le pittoresque et la truculence des bons conteurs de sa race, et c'est le conteur qu'avec le romancier je préfère en lui, sans, du reste, lui demander aucun enseignement précis. L'œuvre qui me semble la plus représentative de l'art et de la personnalité de La Varende est Le Centaure de Dieu.

Ses romans ne manquent pas de profondeur et gagneraient, sans doute, à être lus plusieurs fois. Faute de temps, je n'en ai jamais fait l'expérience.
La Varende passera-t-il à 1a postérité ? Aux heures troubles que nous traversons, il est difficile de se prononcer sur l'avenir des oeuvres Nous vivons une époque de destruction. Si l'œuvre de La Varende peut survivre, nos héritiers diront de lui : curieux homme ! curieux écrivain ! Et ils tireront profit de leur découverte.

La Neuville-Vault, 17 février 1950.